La FSU relance un appel pour les programmes scolaires

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La FSU relance un appel pour une autre méthode d’élaboration des programmes scolaires.

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Créé par la loi de refondation de l’école de 2013, le Conseil supérieur des programmes avait suscité l’espoir. Il s’agissait de renouveler le mode d’élaboration des programmes scolaires : davantage de démocratie, davantage de transparence.
Ce fonctionnement a fait long feu. En témoignent les démissions successives de membres du CSP en désaccord avec la méthode de travail et les orientations.
Dans l’appel intersyndical et associatif de 2012 (1)  « Pour une autre méthode de construction des programmes », la FSU souhaitait « en finir avec l’écriture de programmes scolaires, confisquée par quelques « experts » ou responsables, sans réelle concertation avec les professionnels de l’enseignement et de la recherche. ». Cet appel est plus que jamais d’actualité. La FSU demande que le CSP cesse de travailler en vase clos et dans l’opacité.

 

Ci-dessous l’appel de 2012:

US Magazine 719 du 10 mars 2012

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Programmes scolaires : Appel pour une élaboration démocratique des programmes

L’élaboration des programmes scolaires qui, de fait, traduisent la vision de l’Homme que la Nation entend former et de la Société qu’elle souhaite construire, engage – bien au-delà de l’école – tous les parents et tous les citoyens qui se soucient des savoirs enseignés, de la formation des jeunes et des enjeux politiques, sociaux et culturels de la culture scolaire.

Ainsi, les programmes doivent être mobilisateurs pour les élèves, cohérents entre eux, conçus en complémentarité pour créer du sens et « faire culture ».

Dans plusieurs disciplines, les programmes en vigueur mettent les enseignants en difficulté, ont des conséquences lourdes sur le métier et les conditions de son exercice, et le ministre refuse d’entendre leurs demandes.

Certains programmes enseignés sont l’objet de polémiques publiques qui auraient pu être évitées si leur élaboration avait respecté un cheminement démocratique. Ces polémiques ont même conduit la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale à se saisir de ce dossier.

La FSU et ses syndicats (SNES, SNEP, SNUEP, SNUipp) estiment indispensable de construire une réponse unitaire sur cette question de la fabrication des programmes, au-delà des divergences qui peuvent exister sur les contenus enseignés. Ils se sont adressés à l’ensemble des organisations syndicales, aux associations de spécialistes et aux mouvements pédagogiques pour lancer un appel public demandant une autre méthode de construction des programmes.
Appel en téléchargement.

Sandrine Charrier

Pour une autre méthode de construction des programmes
De nombreux programmes scolaires sont aujourd’hui l’objet de polémiques
publiques et de contestations fortes notamment parmi les enseignants chargés
de les mettre en oeuvre.

Cette situation est le fruit d’une politique éducative brutale qui ne laisse aucune
place au dialogue et au débat. Elle résulte d’une conception des réformes
du système éducatif qui ignore la discussion démocratique sur ce qu’il faudrait
enseigner, comment et pourquoi on l’enseigne, et qui, dans le second degré,
pour des raisons budgétaires et idéologiques, part des structures.

Il faut en finir avec l’écriture de programmes scolaires, confisquée par quelques
« experts » ou responsables, sans réelle concertation avec les professionnels
de l’enseignement et de la recherche. Il faut sortir de cette méthode qui impose
des choix éducatifs contestés à l’ensemble du système éducatif, et qui conduit
à publier des textes ignorant jusqu’aux avis du conseil supérieur de l’éducation,
sans même tenir compte d’amendements votés très majoritairement.

Il appartient, certes, à la représentation nationale de fixer les finalités et missions
de l’école, lieu de formation de tous les futurs citoyens. Mais les programmes
scolaires, vecteurs de ces objectifs, structurent l’enseignement. Ils doivent être
mobilisateurs pour les élèves, cohérents entre eux, conçus en complémentarité
pour créer du sens et « faire culture ».

C’est pourquoi les enseignants doivent être associés à leur construction,
avoir les moyens de se les approprier afin de pouvoir, dans le cadre de leur
professionnalité, en faire des outils puissants et efficaces au service des élèves.
Comment imaginer que ce qui sera enseigné ne soit l’objet d’aucun débat sérieux,
d’aucune consultation réelle, d’aucune interrogation avec les personnels
sur leur faisabilité effective, d’aucune articulation avec les conditions matérielles
de leur mise en oeuvre ?

Les organisations signataires lancent un appel pour une autre méthode
de construction et d’écriture des programmes scolaires qui soit démocratique,
transparente, plus respectueuse de « l’expertise » enseignante, et plus conforme
aux intérêts des élèves. Inscrite dans un temps suffisamment long pour permettre
un bilan de l’existant et une large consultation des enseignants, ouverte à la
pluralité des regards et des approches (pédagogiques, disciplinaires, didactiques,
sociologiques et politiques…), elle doit prévoir la confrontation, le suivi de la mise
en oeuvre et la vérification régulière de la pertinence des programmes enseignés
avec, en particulier, les personnels et l’ensemble des organisations syndicales.

Elles demandent au ministre de l’Éducation nationale d’ouvrir dès maintenant
le chantier de cette rénovation, d’en établir un calendrier qui inclura la remise
à plat urgente des programmes les plus contestés ou considérés comme infaisables
par les enseignants.

Les premiers signataires
• Des syndicats de personnels de l’éducation :
SNES, SNEP, SNUEP, SNUipp, FSU, SIES-FAEN, SNCL-FAEN
• Des associations et des collectifs de spécialistes :
ACIREPH, AEAT, AFEF, Aggiornemento Hist-Géo, APBG, APEG,
APHG, APLV, APSES, APV, CEDREPS, CNARELA, FADBEN, PAGESTEC,
UPBM, UdPPC
• Des associations pédagogiques :
CRAP, GFEN

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