Marianne et les cinq défis du syndicalisme

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Article paru dans Marianne. 

Réinventer le syndicalisme, et vite…: cinq défis à relever.
Ouvrage coordonné par Jean- Claude Branchereau et Patrick Brody, Syllepse, 140 p., 10 €.

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Comment relever le déf du syndicalisme au XXIe siècle ? L’affaiblissement et la crise de confiance que traversent les organisations syndicales donnent une idée de l’enjeu. Un vaste chantier auquel des militants de la CGT, de la FSU, de l’Unsa, de la CFDT et de la CFTC, qui se présentent comme « radicaux et réformistes », se sont attaqués dans un ouvrage collectif. En commençant par établir la liste des erreurs et des renoncements. En privilégiant aussi la proximité avec les institutions – patronat et pouvoirs politiques –, les centrales syndicales ont délibérément mis de la distance avec les salariés qu’elles prétendent défendre.
Elles ont produit « des militant(e) s indéboulonnables qui gardent le même mandat pendant des années sous prétexte qu’il n’y a personne pour les remplacer ». Et elles sont passées à côté des mutations du monde du travail en en désertant des pans entiers : ouvriers et employés des PME et des TPE, travailleurs précaires ou sans papiers. Sans oublier, les divisions, les dispersions : « Aujourd’hui, explique Gérard Aschieri, ex-secrétaire général de la FSU, le spectacle qu’offre le mouvement syndical est celui d’un éclatement illisible, qui donne le sentiment d’un spectaculaire retour en arrière. » A cela s’ajoute une perte de confiance généralisée dans l’efficacité collective. La confiance s’est délitée. Comment vaincre le sentiment d’impuissance qui s’est emparé de l’opinion, et renouer avec un syndicalisme de masse menacé d’assèchement ? Si les auteurs ne donnent pas de solutions clés en mains, ils ouvrent des pistes de réflexion : « démocratiser les pratiques » par la consultation permanente des salariés ; privilégier l’unité ; « ouvrir grand les portes et
les fenêtres aux jeunes » ; développer « un syndicalisme d’adhérents ».
Mais aussi « réinventer des liens entre syndicalisme et politique » ; lutter « syndicalement » contre une extrême droite qui progresse dans le monde salarial… Faute de quoi, mettent-ils en garde, le syndicalisme risque de devenir « au mieux un corps intermédiaire de médiation sociale qui accompagne les décisions prises “en haut”, au pis un conglomérat d’appareils ne touchant pas l’ensemble du salariat ». ■
par Perrine Cherchève

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