Réactions syndicales aux annonces du gouvernement

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Voici les annonces officielles du gouvernement et les premières réactions syndicales, CFDT, CGT, FO, grâce à la revue de presse quotidienne de Regards (http://www.regards.fr/la-revue-de-presse-de-lulu). Nous ajoutons l’éditorial de Jean-Claude Mailly, et la réaction de Solidaires.

  • Le document remis aux syndicats (commentaire Les Echos et document officiel) : https://www.lesechos.fr/politique-societe/gouvernement/030368915596-le-gouvernement-ouvre-le-chantier-de-la-reforme-du-code-du-travail-2092153.php#xtor
  • La réaction de Laurent Berger (CFDT) : https://www.cfdt.fr/portail/actualites/l-agenda-social/-video-il-faut-un-socle-tres-solide-de-droits-contenu-le-code-du-travail-srv2_425576
  • La réaction de Philippe Martinez, CGT (sur C-News) : http://www.cnews.fr/chroniques/linvite-de-laurence-ferrari/philippe-martinez-invite-de-laurence-ferrari-176321
  • La réaction de Michel Beaugeas FO : http://www.cnews.fr/chroniques/linvite-de-la-newsroom/linvite-de-la-newsroom-du-06062017-176318
  • Communiqué de l’Union syndicale Solidaires :

« 3 mois d’été pour détruire le Code du travail, et les 6 mois qui suivent pour tout le reste ?

Macron qui a récolté sur son programme 24% des voix au premier tour des élections présidentielles et doit son élection au rejet massif du Front National, entend imposer celui-ci et remettre en cause l’essentiel des droits des salarié-es en quelques mois.

Le texte d’intention a été envoyé aux organisations syndicales alors que dans le même temps les fuites se succédent dans les médias. Au delà des formules creuses et du dialogue social vu sous le seul angle du nombre d’heures de réunions, il s’agit d’approfondir les réformes entamées par El Khomri et avant elle Rebsamen et leurs prédécesseurs. Le gouvernement veut aller toujours plus loin dans une politique qui a pourtant largement fait la preuve de son échec, visant uniquement à renforcer la compétitivité et les marges des entreprises au détriment des droits des salalarié-es, le tout au nom d’une hypothétique relance de la croissance qui ne répond ni à la crise sociale ni à la crise écologique.

Au nom d’une pseudo démocratie, la négociation d’entreprise est privilégiée sur l’existence d’un cadre national protecteur, le contrat de travail lui-même pourrait être concerné par ce renversement. Le projet vise à nouveau les institutions représentatives du personnel pour remettre en cause le rôle actuel des syndicats qui représentent pourtant l’outil de la défense des intérêts individuels et collectifs des salarié-es, et à travers la disparition du CHSCT, il entend s’attaquer à la santé et aux conditions de travail.

Confirmation aussi d’un programme mené au pas de charge : une fois le code du travail bouclé, l’assurance chômage et les retraites viendront derrière. La fonction publique n’est pas en reste, les diminutions d’effectifs et la remise en cause du statut continueront, la logique de casse du service public reste la norme. Le cadre protecteur qui s’est construit à l’issue de la seconde guerre mondiale en créant la sécurité sociale est clairement dans le collimateur de ce gouvernement et là aussi la volonté de rogner sur la place des organisations syndicales. Un Etat soumis aux seuls intérêts patronaux serait demain le régulateur en chef.

Ce programme est global : il est la traduction française de politiques mises en place dans d’autres pays, en Europe en particulier, et qui crée de la misère, du salariat pauvre, de la stigmatisation des chômeurs et chômeuses, de la division et de la désespérance sociale, mais ni de vrais emplois, ni de vrais salaires.

Pour l’Union syndicale Solidaires, la mobilisation contre la loi travail a montré le refus massif de telles orientations et les ressources qui existent pour défendre les droits élémentaires face aux exigences décomplexées du patronat. Ce sont ces ressources et d’autres plus larges encore que nous voulons contribuer à mobiliser dès maintenant. C’est dans les entreprises, les administrations, les lieux publics, auprès des salarié-es, des jeunes, des précaires, des chômeurs-euses, des retraité-es que nous allons dénoncer ces mesures, faire valoir nos revendications et construire la mobilisation. C’est aussi le sens de l’adresse envoyée aux organisations syndicales et de notre participation aux initiatives des mouvements sociaux qui agissent sur ces questions aujourd’hui comme celles portées par le collectif « nos droits contre leurs privilèges ».

Mobiliser et s’unir pour nos droits, au printemps, en été, en automne s’il le faut… »

 

  • L’éditorial de Jean-Claude Mailly, avec notamment cette phrase : « On peut constater que la concertation, contrairement à celle sur la loi Travail, est réelle ».

« Ni naïfs, ni suspicieux, nous jugerons les actes et ajusterons nos réactions en conséquence

La concertation avec le gouvernement se poursuit avec la ministre du Travail, après le président de la République et le Premier ministre.

Elle va continuer tout l’été, d’abord avec les thèmes devant faire l’objet du projet de loi d’habilitation des ordonnances, puis sur le contenu même des ordonnances, qui devrait être ratifié par le Parlement fin septembre après un Conseil des ministres vers le 20 septembre.

Nous avons rappelé notre attachement viscéral à la liberté de négociation à tous les niveaux, en insistant sur celui de la branche et des conventions collectives nationales. Nous avons plaidé pour qu’au-delà des six thèmes de négociation obligatoire au niveau des branches il en soit rajouté. Nous avons également rappelé notre revendication de liberté de désignation du délégué syndical, conformément à notre plainte devant le Bureau international du travail. S’agissant des institutions représentatives du personnel, nous avons notamment plaidé pour que le CHSCT conserve sa personnalité morale et qu’on renforce ses moyens de fonctionnement, y compris en heures de délégation en cas de délégation unique du personnel.

Sur les indemnités prud’homales, nous avons demandé la possibilité pour le juge de pouvoir dépasser de manière motivée le plafond qui, par ailleurs, doit être le plus élevé possible.

Nous avons également rappelé nos positions sur le référendum.

Enfin, nous avons, entre autres, abordé le droit syndical et son exercice, le relèvement des indemnités légales en cas de licenciement et des dispositions sur l’égalité professionnelle.

Nos interlocuteurs ont pris note et la concertation va se poursuivre.

On peut constater que la concertation, contrairement à celle sur la loi Travail, est réelle. Reste à savoir si nous serons entendus ! Comme je l’ai déjà indiqué, nous ne sommes ni naïfs, ni suspicieux, nous jugerons les actes et ajusterons nos réactions en conséquence.

Une « feuille de route » devrait nous être adressée en début de semaine. Nous réagirons en fonction de nos positions et revendications ».

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