La Fédération CGT des travailleurs des industries du livre, du papier et de la communication (FILPAC) avait publié en janvier un argumentaire-décryptage de la loi Macron. Elle livre aujourd’hui un 4 pages pour appeler à la poursuite de la mobilisation.
Accès au décryptage : 7 Jours Filpac CGT n°24 – 6 janv 2015
Accès au 4 pages PDF : 4_pages_web_-_2015_02_02_FILPACCGT_loi_Macron_4pages_web-2
Edito (4 pages) : Nous n’en avons pas fini avec la loi Macron !
« Il y a un loup dans la loi Macron », s’est écriée ensemble une bonne partie des professions de l’information. C’est que l’embardée sécuritaire cachée au coeur du projet visait les sources des journalistes et, en même temps, l’information accessible aux comités d’entreprise et aux CHSCT.
Macron devant le tollé a reculé. Mais pas sur le reste, tout aussi dangereux.
Un loup dans la loi ? Mais c’est une meute de loups !
La méthode, d’abord. Six mois de gestation clandestine (à peine le minimum légal dans la norme parlementaire), quinze jours de commission spéciale pendant Noël
(laquelle a doublé le nombre d’articles de 106 à 208), 50 heures (une aumône) de débats parlementaires publics et une désinformation permanente qui réduit le projet au travail du dimanche.
L’objectif masqué de la loi Macron ? La baisse de la rémunération du travail.
Macron a écrit une loi comme un code secret. Son projet touche en apparence à tout. « Fourre-tout » ? Non, il a une cohérence que la tactique du gouvernement veut à tout prix éviter d’avouer.
Macron rabote ce que les patrons considèrent comme des « obstacles » légaux dans leur croisade contre le « coût du travail ». C’est-à-dire la baisse des salaires.
Une loi juste pour le dimanche ? Non, pour effacer le Code du Travail.
Pourquoi cet acharnement à modifier dans le Code Civil le statut global des conflits relevant du contrat de travail ? Parce que Macron, libéral patenté et commis de la haute banque d’affaires, applique au pays ce qu’à Bruxelles on nomme « réformes structurelles ». Ce qui revient à étendre à tout litige entre salarié et employeur la méthode de la rupture dite volontaire, par dessus toutes les lois protectrices du salarié et du candidat à un emploi.
Une loi qui laisse passer et laisse faire un chômage record qui frappe un ménage sur 5
Pas un mot de cette énorme somme d’articles en labyrinthe ne concerne la lutte contre le chômage. De là à conclure que cette loi fondamentale continue la politique économique de destruction
massive des emplois, il n’y a qu’un pas.
Le sale travail a été amorcé par les ANI transformés en lois qui facilitent les licenciements et dégradent la protection des salariés.
Une loi qui livre ses secrets comme un cambriolage révèle ses méfaits
La livraison de la loi Macron se veut définitive, comme un testament libéral du quinquennat de Hollande. Ainsi, le Canard Enchaîné du 28 janvier révèle qu’un des articles de la loi Macron se propose d’alléger l’imposition des actions gratuites distribuées aux hauts cadres d’entreprise en les alignant sur la fiscalité des plus values immobilières. Un bon gros cadeau
aux actionnaires, air tristement connu.
Alors ? Nous exigeons le retrait de cette loi d’essence libérale. Et si la loi est adoptée, alors nous la combattrons parce qu’elle est illégitime, comme on combat l’utilisation d’une arme létale contre les droits des salariés.