Alors que les ministres du gouvernement Macron (Darmanin, Borne…) osent mettre en cause la légitimité de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) dans ses positions et ses subventions publiques, un grand nombre d’associations et de syndicats affirment leur soutien. Par ailleurs, 1000 personnalités du monde syndical, associatif, artistique, universitaire, ainsi que des responsables politiques, signent un appel paru dans l’Humanité (signable sur son site).
L’appel du monde associatif à soutenir la LDH : “Nous continuerons”
La restriction des financements accordés aux contre-pouvoirs et aux associations de défense des droits humains est symptomatique du vacillement de l’Etat de droit. Les propos du ministre confirment non seulement la menace qui pèse sur le tissu associatif, en particulier depuis la mise en œuvre de la loi dite « séparatisme » du 24 août 2021, mais plus globalement sur les contre-pouvoirs et ceux qui prônent une certaine idée de la liberté, de la démocratie et de l’État de droit.
La rhétorique déployée par le ministre de l’Intérieur est dangereuse et témoigne du basculement de ce dernier, et du gouvernement auquel il appartient, dans l’illibéralisme autoritaire.
Le ministre sape le fondement même de l’idée politique en disqualifiant toute opposition, la faisant désormais passer pour du « terrorisme intellectuel ». Si vous n’êtes pas d’accord avec G. Darmanin, vous êtes suspect.
Mais les tentatives de bâillonnement seront vaines car, pour reprendre les termes du Président de la LDH, « nous continuerons ».
Plus que jamais nous continuerons et agirons ensemble, contre ceux et celles qui s’en prennent au modèle démocratique, contre ceux et celles qui veulent gouverner avec et par la peur, contre ceux et celles qui entendent mettre en œuvre un projet délétère et qui génèrent eux-mêmes le séparatisme contre lequel ils et elles disent lutter, contre ceux et celles qui sont à l’origine de la mise à mal du contrat social et de la République.
Organisations signataires : Alternatiba, Anticor, Anv-Cop21, Association démocratique des Tunisiens en France (ADTF), Association de travailleurs maghrébins de France (ATMF), Association des Marocains en France (AMF), Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), ATTAC France, Confédération générale du travail (CGT), Collectif des associations citoyennes (CAC), Comede, Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT), Droit au logement (DAL), Emmaüs France, Femmes Egalité, Fondation Copernic, Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), Fédération nationale de la libre pensée, Fédération syndicale unitaire (FSU), Greenpeace France, Groupe d’accueil et de solidarités (GAS), Groupe d’information et de soutien des immigré·es (Gisti), L’Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (L’ACORT), La Cimade, Memorial 98, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), Réseau d’actions contre l’antisémitisme et tous les racismes (RAAR), Syndicat de la magistrature, Union nationale des étudiants de France (UNEF), Union syndicale Solidaires, Utopia 56, VoxPublic.
Paris, le 11 avril 2023