Echanges solidaires sur l’unité syndicale

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Nous avons fait état sur ce blog des débats dans la CGT. Mais c’est bien tout le syndicalisme qui est traversé d’interrogations. Dernièrement, des échanges ont également eu lieu dans l’Union syndicale Solidaires qui devrait bientôt fêter ses 20 ans d’existence. Des abonnés de ce blog signalent par exemple la réflexion qui a lieu sur l’unité syndicale. A noter que la revue Les Utopiques  de Solidaires a déjà produit (N° 5) des dossiers importants sur cette question, allant jusqu’à poser à nouveau la question de l’unification syndicale. Sont publiées ici des extraits de réflexions sur l’unité. 

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L’unité syndicale en débat

 

 

  • Secrétariat national:

« …Le besoin d’unité au delà de la forme souvent figée de l’unité syndicale au sommet est aussi une partie de ce qui s’exprime dans le cortège de tête parisien (là où le caractère très formel de l’unité syndicale joue à plein) où se retrouvent des militant-es syndicaux, des jeunes, qui manifestent ensemble en affichant une part de radicalisme, y compris vis à vis de la police mais aussi une volonté d’être ensemble, au delà des défilés plan-plan des organisations syndicales. Pour autant, il nous faudrait apprécier à quel point ce phénomène concerne vraiment d’autres villes que Paris pour en saisir toute la mesure et comprendre sa spécificité.
Cette situation doit nous interroger sur notre stratégie unitaire, sur les enjeux interprofessionnels tels qu’ils sont perçus dans nos secteurs et sur les liens avec nos objectifs revendicatifs et n’est pas sans rapport avec une perte de confiance importante des travailleuses et travailleurs vis à vis des organisations syndicales.
Quels sont les enjeux professionnels, interprofessionnels vécus dans les secteurs, par les militant-es, par les travailleur-euses ? Devons-nous continuer à poursuivre la recherche de l’unité et quelle unité (nationale, locale et/ou professionnelle) ou, au contraire, affirmer de manière forte notre identité quitte à nous tenir sur une ligne de crête entre unité et construction propre de nos cadres d’alliances ? Devons-nous être à l’initiative et poser des jalons pour une recomposition syndicale ? Voire sociale, notamment vis à vis des mouvements sociaux ? Sommes nous toujours un outil qui n’est pas une fin en soi mais une étape comme nous l’avons inscrit dans nos statuts ? Au moment où nous avons 20 ans il n’est pas inutile de se poser ces questions…« .

 

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« …Solidaires s’est créé à la faveur d’une recomposition syndicale née de la création des Sud. Cette dernière est elle-même le fruit de luttes qui ont permis l’émergence d’une alternative à la politique des centrales syndicales (grève des camions jaunes pour Sud PTT, coordinations infirmières pour Sud Santé-Sociaux, grève de novembre-décembre 1995 pour Sud Rail…).
Isolé pendant longtemps sur le champ syndical (la fenêtre ouverte par le CLUI—Comité de Liaison Unitaire Intersyndical, qui regroupait le Groupe des Dix, la CGT et la FSU—n’ayant débouché sur rien), n’ayant pas voix au chapitre dans les intersyndicales, Solidaires a pu trouver dans le mouvement social un biotope au sein duquel elle a pu travailler avec d’autres forces. Sortir du champ strictement syndical est même devenu une devenu une de nos marques de fabrique. Nous étions de tous les cadres unitaires, de toutes les manifs des « sans ». De la même manière, nous étions comme des poissons dans l’eau dans le mouvement altermondialiste, qu’il s’agisse de l’investissement dans ATTAC ou dans les forums sociaux. Le rétrécissement du mouvement social et du mouvement altermondialiste nous prive en quelque sorte d’une partie de notre oxygène, nous laissant un peu seuls face à nos problématiques syndicales. Il faut à ce sujet reconnaître que nous avons une part de responsabilité dans cette situation, par un plus faible investissement de nos équipes… Une baisse d’investissement qui d’une part croît à mesure que ces cadres unitaires sont moins attrayants, et qui d’autre part renforce les réflexes de repli sur le professionnel. Un cercle vicieux donc.
Une situation difficile pour une organisation qui ne s’est jamais pensée comme une boutique syndicale de plus. Un des dangers qui nous guette, à la fois lié à ce que nous venons de décrire, mais aussi parce qu’en 20 ans, nous avons fait d’indéniables progrès de construction (notamment le développement dans le privé, la construction de Solidaires locaux), c’est justement de rompre, sinon dans nos statuts, mais au moins dans les faits, avec cet état d’esprit. Le simple fait que la question soit posée dans le texte du SN (même si nous la comprenons comme étant rhétorique) montre que le débat se pose. Malgré le manque de cadres unitaires permettant d’échanger, de nous confronter réellement avec d’autres forces, malgré des progrès qui pourraient nous laisser penser que nous pouvons nous suffire à nous-mêmes, nous devons garder cette boussole : nous nous pensons comme courant syndical, avec comme vertèbre la construction d’un syndicalisme de lutte de classe et de masse….« 

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  • Solidaires Finances publiques :

 » …Enfin s’il s’agit de déterminer une stratégie avant tout, alors il est plus que nécessaire de clarifier effectivement la question de l’unité syndicale et en creux de déterminer si, une stratégie ayant été dégagée, nous sommes prêts à la mener seuls si les autres n’y adhèrent pas. Sinon, nous nous retrouverons dans le même cas que précédemment à suivre le mouvement initié par d’autres…« 

 

 

 

 

 

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