« Plus jamais ça » contre l’extrême-droite le 24

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Le Collectif Plus jamais ça, constitué de syndicats et d’associations « pour une rupture écologique et sociale« , se refuse à « voir arriver au pouvoir une représentante de l’extrême-droite« . Des arguments pour les dernier-es hésitant-es.

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Responsables d’organisations regroupées dans Plus jamais ça, alliance pour une rupture écologique et sociale, nous ne nous résignons pas à voir arriver au pouvoir une représentante de l’Extrême-droite.

La présence, au second tour de l’élection présidentielle, de Marine Le Pen, pour la seconde fois, n’est pas un accident. Les gouvernements successifs portent une responsabilité immense de cette situation.

Ces politiques ont tourné le dos aux urgences sociales et écologiques, détricoté le droit du travail, et favorisé les plus riches et les multinationales. Elles ont été incapables de répondre à l’urgence climatique, alimentaire et de transition agro-écologique, la satisfaction des profits primant sur la rupture écologique et sociale nécessaire.

A cela s’ajoutent des atteintes répétées aux libertés, la répression des mouvements sociaux et des mesures de stigmatisation, notamment des musulman·es, qui enferment depuis 20 ans notre société dans une spirale sécuritaire et de panique identitaire. Tout cela a constitué un tremplin pour l’extrême-droite.

Mais, un gouvernement Macroniste, même sur la pente autoritaire, n’est pas de même nature que l’extrême-droite. Le RN, qui fait de la préférence nationale la colonne vertébrale de ses politiques n’est pas un parti comme les autres. Empreint d’une idéologie nationaliste, sexiste, raciste, lgbtq-phobe, ce parti ne fera que générer et attiser la haine, le racisme et la violence au détriment de toute la société et désigner les étranger·es et les immigré·es comme boucs émissaires. Marine Le Pen n’est pas une alternative aux politiques économiques inégalitaires : son programme est lui aussi au service des plus riches. Elle n’apportera pas davantage de réponses à la crise climatique, son programme conduisant au contraire à renforcer notre dépendance aux énergies fossiles.

Certain·es disent « il faut essayer ». Mais on ne joue pas avec l’extrême droite, au risque de la voir modifier les lois pour pouvoir s’installer très longtemps, comme on a pu l’observer dans le passé et comme l’actualité le démontre en Hongrie, en Pologne… D’autant que les lois en place et les modifications constitutionnelles permettraient à Marine Le Pen d’agir de façon foudroyante et avec les coudées franches.

A ceux qui pensent que Marine Le Pen n’aurait “ pas de majorité aux législatives ” il faut rappeler ceci : à compter du 4 mai, et le 14 au plus tard, elle sera Présidente de la République en titre. Après avoir signé le procès-verbal qui acte son investiture, les honneurs militaires lui seront rendus par tous les corps d’armée. Elle remontera les Champs Elysées et ensuite tout ira très vite. Elle pourra immédiatement nommer son gouvernement. Peu importe le parlement existant qui ne sera même pas en mesure de se réunir de façon exceptionnelle sans accord de la Présidente. Ce gouvernement pourra agir sans attendre les législatives : nominations diverses, dont celles des préfets, décisions règlementaires variées. Le ministre de l’intérieur aurait ainsi de larges pouvoirs de police qui pourraient bloquer toute mobilisation populaire : interdisant les manifestations, usant de l’assignation à résidence “préventive” contre d’éventuels “leaders”, la palette des outils à disposition pendant les semaines qui précéderont les législatives sera très nombreuse.

Face à ce danger pour notre démocratie, nous le disons clairement : pas une voix des citoyennes et des citoyens, des travailleuses et des travailleurs ne doit se reporter sur Marine Le Pen.

Nous ne devons pas laisser l’extrême-droite arriver au pouvoir. Et dès le lendemain de l’élection, nous lutterons avec l’ensemble de nos organisations pour obtenir le profond changement de cap sur les politiques écologiques et sociales que nous savons absolument nécessaires.

 

Signataires :
Annick Coupé et Julien Rivoire, co-portes-paroles d’Attac France
Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France
Khaled Gaiji, président des Amis de la Terre France
Murielle Guilbert et Simon Duteil, co-délégué·e·s généraux de l’Union syndicale Solidaires
Benoit Teste, secrétaire général de la FSU
Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne
Cécile Duflot, directrice générale Oxfam France
Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT

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