Nous avions évoqué une nouvelle pratique d’unité à Toulouse, impliquant syndicats, associations, forces politiques de gauche. Avec actions de rue et débats publics (un meeting a déjà eu lieu).
Une manifestation a donc eu lieu samedi 1er mars et nous reproduisons l’article de La Dépêche, transmis par un correspondant.
Quelques miliiers de personnes ont défilé hier en ville à l’appel de trois syndicats (CGT, Solidaires, FSU) rejoints par certains partis de gauche pour «un autre partage des richesses». Prochain rendez-vous le 18 mars pour la défense de la protection sociale.
Les syndicats et la gauche sont de retour… dans la rue à Toulouse. 5 000 personnes selon les organisateurs, 1 200 selon la police, ont défilé hier matin de la place Arnaud-Bernard à la place Esquirol au centre-ville à l’appel de trois syndicats la CGT, Solidaires et la FSU, rejoints par les partis «à gauche de la gauche» rassemblés autour d’un thème d’actualité : «Ensemble, imposons un autre partage des richesses pour gagner le progrès social».Jean-Luc Mélenchon, comme annoncé hier, est venu apporter son soutienà la manifestation avant de la quitter en cours de route pour rejoindre Auch, nouvelle étape de son tour de France. Sur le trajet du cortège déterminé mais tranquille, animé en musique et danses par les jeunes d’Agitprop du Front de gauche, certains observateurs, fort marris de voir la rue occupée récemment par la droite ou l’extrême droite politique ou sociétale, ne cachent pas leur satisfaction : «Mais le terrain, on ne l’a jamais quitté», répond un militant du Front de gauche.
«Etat providence pour le patronat»
Gisèle Vidallet, secrétaire départementale de la CGT, en tête du cortège syndical, confirme néanmoins : «Nous montrons qu’il n’y a pas que les forces réactionnaires qui occupent la rue. Et nos manifs sont responsables contrairement à celles des fachos. La violence, elle est du côté des réacs et du patronat, pas des salariés qui défendent leur travail». De travail, justement, il en était question tout au long du cortège, avec les représentants syndicaux et ceux des salariés en première ligne sur le front social haut-garonnais, Mory Ducros, La Poste, EADS, Sanofi, Thalès, Logista… Une liste malheureusement non exhaustive, symbolisée par la banderole très stylisée des intermittents du spectacle. «Le Medef nous veut la peau» tranchait Lalou, comédien, et porte-parole. Gisèle Vidallet, quant à elle, seule oratrice de la manif, s’est fait le porte-voix de tous ceux «à qui on impose des salaires et des pensions de misère, une précarité sans précédent alors que les dividendes des grandes entreprises flambent. 1 000 milliards d’euros de dividendes versés dans le monde, 50 milliards en France !»
Pour la secrétaire départementale de la CGT, le Pacte de responsabilité entre l’Etat et les entreprises est une provocation : «L’Etat redistributeur et social s’est transformé en Etat providence pour le patronat. Aux salariés de relever la tête pour s’opposer à la feuille de route du Medef». Sur ce point, Annick Coupet, responsable nationale de Solidaires, a souligné l’importance des plateformes communes : «On y travaille» relève Gisèle Vidallet : «Le 18 mars, FO rejoindra notre mouvement contre la remise en cause de la protection sociale».
Daniel Hourquebie
PHOTO : Lod’c Graule