Contrôle des chômeurs : réactions syndicales

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Ci-dessous les communiqués de l’Union syndicale Solidaires et de la CGT sur les mesures annoncées de renforcement du contrôle des chômeurs.

 

siteon0Chômage : Surveiller et punir les plus précaires

 

Contesté comme jamais sur sa politique sociale et fiscale, sur son traitement des urgences écologiques et sa gestion des services publics, le gouvernement vient de décider d’agir… Il s’en prend aux plus faibles, les chômeurs et chômeuses en renforçant le contrôle et en supprimant certaines de leurs garanties.

 

Les mesures visent à renforcer la contrainte, l’objectif étant que ces personnes privées d’emploi se résignent à accepter n’importe quel emploi à n’importe quel salaire. Un manquement à un RDV à Pôle emploi sera sanctionné d’un mois de radiation et de suspension des allocations, avec un durcissement des sanctions par la suite.

De même les sanctions sont augmentées pour les personnes qui ne répondent pas positivement aux deux « offres raisonnables d’emploi ». Cela concerne la définition du salaire antérieurement perçu qui est supprimée (aupravant les seuils de 95% puis 85% du salaire antérieur devaient être repectés), comme les conditions de mobilité géographique. Dans ce cas l’allocation sera supprimée.

Les sanctions concernent tant l’Allocation de retour à l’emploi (ARE) que l’Allocation de solidarité spécifique (ASS).

 

Il n’est pas anodin que dans ce contexte de forte contestation, le gouvernement tape sur ce qui constitue un angle mort du débat public actuel sur les revenus et le pouvoir d’achat. Contrôler les chômeur-euses, encourager les heures supplémentaires par la défiscalisation… c’est toujours la même politique du «  ruissellement » (donner aux riches et aux grandes entreprises en attendant… qu’elle redonnent aux pauvres).

 

Pour Solidaires la justice sociale signifie prendre en compte le fait que ce ne sont ni les travailleur-euses, ni les chômeur-euses qui nous coûtent cher. C’est défendre le monde du travail dans son ensemble.

Les personnes à la recherche d’emploi ne sont pas responsables du chômage massif qui touche notre pays depuis des dizaines d’années maintenant. Ils et elles n’ont pas à vivre dans la misère parce que les patrons licencient, parce que le système d’allocation ne cesse de se dégrader et que les minimas sociaux sont en dessous du seuil de pauvreté.

 

Nous ne devons pas laisser faire ! Solidaires étudiera tous les moyens pour se battre contre ce décret.

 

– > Il faut réduire le temps de travail et le partager, il faut créer des emplois pour des services publics présents sur la totalité du territoire, il faut notamment des emplois pour engager vraiment la transition écologique.

– > Il faut une indemnisation de toutes les formes de chômage, au dessus du seuil de pauvreté.

– > La négociation de la convention Unedic doit se faire avec les premiers et premières concerné-es, et pas sur leur dos !

 

siteon0-dc90fLa CGT dénonce le durcissement des sanctions contre les chômeurs

Le gouvernement a fait paraître un décret le 30 décembre pour déterminer le régime de sanctions contre les chômeurs.

Ce dernier entérine la logique annoncée dans la loi du 5 septembre dernier d’amalgame entre les 0,4% de « fraude » et l’immense majorité (99,6% !) des personnes privées d’emploi qui cherchent à travailler dignement et durcit encore ce qui avait été annoncé au printemps.

De ce fait, les demandeurs d’emploi qui n’auraient soi-disant pas été présents à un rendez-vous pourraient perdre un, puis deux ou quatre mois d’allocation. Au-delà de  l’alourdissement des sanctions, le ministère du Travail passerait de suspensions de droits à des radiations directes.

De plus, la loi a prévu que les radiations ne soient plus prononcées par une commission réunie par le préfet pour « manquements répétés » mais directement par Pôle Emploi.

Mieux encore ! Il est prévu de changer la définition de « l’offre raisonnable d’emploi ». La personne en recherche d’emploi sera tenue d’accepter un salaire moyen dans sa branche et sa région sans aucune référence, comme aujourd’hui, avec son ancien salaire perdu.

Le gouvernement supprime des moyens à Pôle Emploi et donc des postes d’agents chargés de l’accompagnement et de l’indemnisation, mais il augmente les effectifs de « contrôleurs » pour accélérer les radiations.

La négociation sur l’assurance chômage reprend le 9 janvier avec l’injonction de baisser drastiquement les allocations au 1er juillet 2019, le gouvernement aura le soutien d’un patronat tout à fait en phase avec lui sur ce sujet puisqu’il tire profit de la précarisation du marché du travail.

Emmanuel Macron a justifié lors de ses vœux la poursuite des réformes sur les retraites et sur l’assurance chômage, c’est-à-dire des économies sur le dos des plus démunis. L’I.S.F par contre, n’est pas rétabli !

Le gouvernement et ses soutiens veulent constituer une armée de précaires, obligés d’accepter les emplois les plus dégradés, aux salaires faibles et aux horaires inacceptables, à l’instar des mini-jobs en Allemagne, pays qui compte proportionnellement cinq fois plus de travailleurs pauvres qu’en France.

La CGT revendique le droit au travail et à un revenu de remplacement pour toutes les personnes privées d’emploi.  Une augmentation minime de 0,1 point des cotisations patronales à l’assurance chômage permettrait d’indemniser 100.000 personnes supplémentaires, dont beaucoup de jeunes, dès deux mois de travail. Au contraire des sanctions, les travailleurs en recherche d’emploi ont besoin d’accompagnement et de soutien. Au contraire de la politique de destruction de l’emploi public et industriel, il faut une logique d’investissement.

Le contexte social doit toutes et tous nous inciter à agir ensemble pour faire valoir nos droits !

 

Montreuil le, 2 janvier 2019.

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